Les Américains, et les scientifiques d’une façon plus générale, ont cette fâcheuse tendance à créer de nouvelles terminologies, pour s’approprier la découverte de quelque chose qui existe depuis longtemps ou qui avait été décrit bien avant eux.
Le flow c’est, dans un langage plus populaire, « le feu sacré ». Je ne vais faire une redite de ce que Ludo a parfaitement décris dans son post sur ce sujet, je souhaite simplement utiliser un terme bien Français, largement plus imagé que celui de « Flow ».
Sur les méthodes
Tout le monde sait ici je suis anti-méthode et Ludo l’est également. Ce n’est pas hasard si nous sommes tous les deux anti méthode, c’est le fruit de notre expérience qui nous à tous les deux amené à constater que de chercher à réaliser quelque chose de précis, tuait le feu sacré.
Parce que le feu sacré naît de la spontanéité dans l’accomplissement d’une tâche, il ne doit en aucun cas être parasité par une quelconque pensée visant à la réalisation d’un objectif précis ou l’utilisation de moyens précis. La fin justifie les moyens.
Par ailleurs, la concentration nécessaire pour réaliser quelque chose que l’on n’a pas en soi spontanément, demande un effort de concentration qui nuit à l’apparition du feu sacré. Parce qu’au lieu d’être concentré sur l’instant présent, on est concentré sur la méthode.
Effectivement après une certaine période de formation, certaines « routines » finiront par être réalisées spontanément, permettant alors l’apparition du feu sacré, qui se verra rapidement éteint par l’apparition d’une nouvelle étape, nécessitant alors la mise en place et l’apprentissage d’une nouvelle routine, brisant ainsi l’élan spontané réalisé par le feu sacré.
Par ailleurs, lors de l’apparition d’un évènement imprévisible, puisque la méthode ne peut pas tout prévoir, l’EGO se trouvera totalement perdu, on est alors totalement déstabilisé. En effet, dans l’utilisation des méthodes c’est l’EGO qui prend le contrôle.
Si, à terme, l’utilisation du formatage via les méthodes donnent forcément des résultats (puisqu’il permet de créé des automatismes, des réflexes), ces résultats seront atteints infiniment plus rapidement en faisant simplement appel à la spontanéité permettant d’atteindre cet état de grâce qu’est le feu sacré.
Par ailleurs, en analysant, après coup, ce que l’on aura réalisé durant l’apparition du feu sacré, on retrouve souvent beaucoup des éléments décris et nommés à l’aide d’acronymes compliqués dans les diverses méthodes.
Sur l’auto formatage
Kesako ? Auto formatage ? J’appelle l’auto formatage le souhait de reproduire techniquement ce qui nous a amené au succès. Je l’ai répété plusieurs fois aux débutants qui avaient connu leur premier succès, car je l’avais constaté auparavant sur moi-même.
Ne cherchez pas à reproduire exactement ce que vous avez fait et qui vous a amené au succès. Ce qui a fait que vous avez connu le succès c’est justement que vous n’étiez jamais parvenu jusqu’à ce point, que vous avez basculé en mode spontané et vous avez connu le feu sacré.
C’est ce qu’on appelle « la chance du débutant ». Le débutant connaît souvent le feu sacré et ensuite il « galère », car il cherche à reproduire mécaniquement ce qui l’avait amené au succès. Sans comprendre que ce qui l’a amené au succès c’est simplement le plaisir intense qu’il a trouvé dans la réalisation d’une part, et l’utilisation intuitive et spontanée d’éléments se présentant à sa portée durant le déroulement des évènements (improvisation).
Il connaît le feu sacré parce qu’il découvre quelque chose de nouveau et prend un grand plaisir dans sa réalisation. Ne s’attendant pas à atteindre ce point, il n’a pas d’idée sur la façon de procéder et prend du plaisir simplement dans la découverte et l’exécution spontanée. Par la suite, il cherchera à atteindre l’objectif qu’il avait auparavant atteint en reproduisant mécaniquement ce qui l’a amené au succès, son EGO a pris la direction des opérations.
On retombe finalement sur le même travers que les méthodes, sauf que l’exécution reste plus simple puisqu’à la base elle trouve son origine dans quelque chose de naturelle pour nous même.