Remontez à votre souvenir le plus lointain et à quoi pouvez-vous l’associer ?
A une émotion.
Les émotions c’est toute notre vie.
Nous sommes ce que nos émotions on fait de nous, notre personnalité repose à 80 % sur la base de nos émotions. Si nous pouvons apparaître différemment sur notre lieu de travail, avec des amis ou dans notre vie sentimentale c’est parce que chacun de ces environnements génère des émotions différentes, que nous apparaissons comme autant de personnes différentes. C’est aussi une des raisons pour lesquelles nous avons des difficultés à reproduire certains comportement dans certains environnements (par exemple être très câlin avec sa copine durant la soirée de fin d’année devant ses amis).
Certaines émotions incontrôlées génèrent des réactions réflexes dans notre cerveau. Ces réactions réflexes sont simplement dues à une zone du cerveau qui court-circuite la zone de réflexion du cerveau en envoyant des signaux d’alertes à certaines parties de notre organisme, entraînant ainsi des réactions totalement incontrôlées (rougissement, transpiration, envie de fuir etc.…).
Ces réactions sont automatiquement déclenchées face à une situation inconnue, potentiellement dangereuse. Il s’agit simplement d’un vieux réflexe de survie, toujours présent dans notre cerveau, qui a permis à nos lointains ancêtres de rester en vie ! Par exemple un réflexe de fuite va entraîner la sécrétion d’adrénaline et augmenter le rythme cardiaque pour optimiser le fonctionnement des muscles.
Les débordements émotionnels sont donc dus à un manque cruel de mise en situation. Ainsi à force de répéter la situation générant la perte de contrôle, la partie du cerveau qui agit par réflexe ne réagira plus, laissant la place à la partie rationnelle du cerveau qui pourra alors réagir en parfaite adéquation avec la situation.
Les débordements émotionnels sont plus ou moins fréquents. Notre capacité à les maîtriser peut nous sauver la vie. Il s’agit d’un réflexe d’à priori, sans analyse approfondi de la situation ! Observez simplement notre réaction face à un serpent ou même une simple araignée. Il s’agit d’un réflexe conditionné.
S’agiter comme un fou lorsqu’on tombe à l’eau à plus de chance de nous essouffler et nous noyer que si on reste calme et qu’on attend que quelqu’un vienne nous chercher. C’est la situation typique de l’enfant qui ne sait pas nager et qui tombe à l’eau ! S’il savait nager, ne se trouvant implicitement pas dans une situation de danger, il attendrait tranquillement qu’on vienne le repêcher.
Nous avons donc des comportements totalement incohérents face à des situations inconnues, identifiées à priori comme dangereuse sous une forme ou une autre (elles peuvent être simplement dangereuse pour notre EGO) .
Ces situations nous les retrouvons également dans le cadre de la séduction. Non pas que la situation présente un réel danger, mais parce qu’on a tellement cogité la situation que le moindre imprévue nous déstabilise et déclenche des réflexes de fuite la plupart du temps. Nous luttons alors contre ces réflexes et s’en suit une espèce de guerre intérieure ! Au lieu d’être détendu et d’apprécier un moment agréable, on se retrouve perdu à lutter pour faire revenir les choses dans le plan initialement prévu !
La bonne gestion des émotions permet systématiquement de faire face à un grand nombre de situations. Ainsi la répétition de situations équivalentes, permet d’acquérir soit les bons réflexes, soit de garder la tête froide. C’est bien souvent la multiplicité des tensions qui génère des réactions totalement inappropriées.
Prenons l’exemple d’un appel téléphonique à une femme pour lui proposer un rendez-vous. Le manque de pratique génère à la base une nervosité certaine, afin de se rassurer on envisage différent scénario (si je tombe sur le répondeur, que dois-je faire ou dire, si elle décroche que dois je lui dire etc.…). Il y a très souvent un imprévue, parce que la vie est pleine d’imprévue !
Face au stress généré par l’appel et au cas imprévu (la femme est désagréable au téléphone et n’est pas disponible à la date proposée) l’apprenti Don Juan est désarçonné et se perd en proposant de nombreuses dates. La femme quand à elle, habituée à recevoir ce genre de proposition, maîtrise parfaitement la situation et possède tout un arsenal pour éloigner les Don Juan amateur !
Imaginons à présent la situation inverse. Super Don Juan appelle Miss Bitchie sans imaginer le moins du monde la façon dont va se dérouler l’appel. Il n’a aucune idée préconçue sachant très bien qu’il doit faire confiance à sa capacité à rebondir, trait typiquement masculin.
Miss Bitchie décroche et tire la première salve en faisant mine de ne pas le reconnaître. Super Don Juan réplique alors avec une arme qu’il a l’habitude d’utiliser, puisque la première salve est extrêmement classique, en lui faisant remarquer qu’elle à une très mauvaise mémoire.
Miss Bitchie se trouve alors déstabilisée car elle ne s’est jamais trouvée face à cette réplique. La brèche est alors ouverte, la forteresse de Miss Bitchie est tombée entre les mains de l’ennemie. Super Don Juan peut lui donner rendez-vous pour demain soir, elle viendra car elle à hâte de voir l’homme qui est parvenu à assaillir avec succès sa forteresse, qui plus est avec un outil qui est plutôt l’apanage de la gente féminine, le téléphone !
Bien entendu, la situation est simplifiée et Miss Bitchie ne tombe généralement pas si facilement car elle possède plusieurs cordes à son arc pour tenter de déstabiliser M. Don Juan. Mais M. Don Juan a une grande habitude des femmes, et même une réplique inattendue de Miss Bitchie trouvera une réponse dans la bouche de M. Don Juan car il n’a rien prévue de précis et ne se retrouve que face à l’inconnue, au lieu de se retrouver face à l’inconnue et face à l’inattendue !
Le maître mot est la maîtrise de ses émotions. Plus M. Don Juan montre qu’il reste stoïque devant les objections de Miss Bitchie, plus elle est intéressée. Au final, le rendez-vous sera pris. Peu importe de quelle façon on reste calme, cela fait partie de la personnalité et de l’état d’esprit du moment.
Il n’y a finalement pas de méthode ou de réponse type aux objections, il y a simplement une maîtrise de la situation d’un point de vue émotionnel. Mais comment y parvenir ?
Tout d’abord chacun à une sensibilité plus ou moins importante à la base, c’est le propre de chacun de réagir de façon plus ou moins importante aux émotions. Si les émotions sont les mêmes, la réaction n’est pas nécessairement identique sur deux personnes. Le fameux flegme Anglais en est un exemple.
Les axes de travail à envisager à mon sens sont variés.
Je pense que la première chose est de s’assurer au maximum sur les éléments que nous sommes en mesure de maîtriser à 100 %. Ainsi, pour un rendez-vous galant prévoir l’endroit où l’on va emmener Miss Bitchie en s’assurant que ce ne sera pas le jour de la fermeture. Encore mieux, un endroit qui nous est familier.
La seconde chose à faire est d’éviter de cogiter. Car en cogitant, on projette des images des évènements, on les concrétises et on prend le risque énorme de générer de la frustration. La réaction quasi systématique à la frustration, c’est la colère. Pour éviter de cogiter, le mieux est de se distraire et de se forcer à penser à autre chose. Eviter aussi d’arriver à l’heure pile, ou encore en avance ! L’idéal à mon sens c’est 10/15 minutes de retard. Car c’est alors Miss Bitchie qui pourra potentiellement attendre, cogiter et être un peu nerveuse !
Toujours agir en suivant sa toute première envie (aller lui parler, l’embrasser…). Dès l’instant où la réflexion prend le pas sur l’action, c’est le début d’une tension intérieure entre l’envie d’agir et réfléchir (réfléchir si c’est nécessaire d’agir en envisageant des scénarios) ! On finit souvent par agir, mais maladroitement, on se retrouve déstabilisé et frustré car le produit de la réflexion ne correspond pas à ce qui était prévue suite à l’action ! (Cas typique de M. Don Juan qui essuie un refus suite à une tentative pour embrasser Miss Bitchie). En agissant instantanément, le résultat d’une réflexion n’est pas venu parasiter le résultat de l’action, on évite ainsi une frustration qui génère du stress.
Pour finir, toujours réfléchir mais après l’action (et non pas avant). Parce qu’il ne s’agit pas ici de fantasmer, mais de pouvoir tirer un enseignement de ses agissements, pouvoir à l’avenir réagir de façon plus appropriée et naturelle lorsqu’une situation identique se présentera. Parce que le cerveau humain à une capacité phénoménal d’apprentissage sur la base des émotions (on apprend à une vitesse incroyable quand il s’agit d’un sujet qui nous intéresse vraiment).
Le KJ théoricien spécialiste des méthodes en tout genre ne saura jamais rien, car les émotions ne s’apprennent pas dans les méthodes, elles s’apprennent sur le terrain. Les méthodes lui permettent simplement de se croire brillant en séduction, d’obtenir l’agrément des autres KJ qui n’ont pas encore lu toutes les méthodes. Il compense sa frustration sexuelle par une reconnaissance virtuelle.