Début de la soirée, Diablo et Magic organisent une conférence, je décide de m’y pointer, je rencontre les gars. J’ai dû partir parce que des gens m’attendaient, et ça adonne qu’ils me disent qu’ils sont devant la porte de mon appart pendant que je suis encore là-bas. Je m’excuse, dois partir, texte mes amis en leur disant que j’arrive dans dix minutes qui en ont finalement pris 30.
On va à la distillerie sur Mont-Royal, mon ami voulait fêter sa fin de session. On est 6, 4 gars 2 filles. Après un line-up d’environ une demi-heure, nous entrons, nous nous installons à une table et s’ensuit le récit que voilà. (Moment marquant : pour entrer, ils font une collecte d’un dollar par personne pour les sinistrés du Richelieu. Le doorman dit : « Vous n’êtes pas obligés, là, on va vous laisser entrer pareil, c’est juste que c’est cheap…» Moi : « Ouais, c’est comme cette fille-là (fille random), comme elle a pas donné sa piasse, elle va devoir donner cent fois sa cenne…!» )
À notre droite, un groupe de filles avec une 7 sur 10 clairement plus vieille que nous. Nos interactions se divisent en quatre étapes.
1) Après que j’eus profité d’une chaise pour ouvrir mon langage du corps – tel qu’abordé dans la conférence – à la meute de louves assoiffées de sexe de l’endroit, la fille s’assoit en avant de moi, sans vraiment m’apercevoir. Son ami lance un mesquin : « Attention au p’tit gars en arrière.» Elle se retourne, s’excuse. Je réplique avec un heureux mélange d’arrogance et d’humour : « Ouin, cette fois c’est pas grave, pourvu que tu ne recommences pas. » Rires. Je retourne à mes amis.
2) Une chanson joue. Mon ami me demande laquelle c’est. Je l’ignore. Je me retourne vers la fille et lui dit :
« Excuse, avant que je le demande au serveur, j’aimerais savoir si tu sais le titre de la chanson qui jouait.»
Elle : « Hmm…C’est pas bla bla..»
– Tu penses?
– Bin…il me semble la…je suis pu sur…ha ha…
– Bon, je pense qu’il va falloir que je demande au serveur si personne ici est capable de me répondre… (moue faussement désappointée + clin d’oeil) [Finalement, je n’ai jamais demandé le titre au serveur haha.]
3) J’ai changé de place. Je suis, à l’intérieur de mon cercle d’amis, à la place la plus opposée à la sienne. Nos regards se croissent. Je hausse les yeux, elle les plisse, je fais un signe ‘Je te surveille!’, elle rit. Je ris également.
Entracte. Je demande à mon ami s’il pense que je serais capable d’obtenir son numéro. Il dit oui. J’organise un monumental changement de place.
4) Je suis de nouveau à côté d’elle, confortablement installé sur la même chaise qu’en 1) et 2). Elle parle à son ami. Comme je n’ose pas interrompre leur discussion, je demande à une des filles de les surveiller, et de me lever le pouce quand le moment sera bon. Elle lève le pouce. J’y vais. (Ma chaise est légèrement en avant de la sienne, ce qui fait que je lui parle par-dessus mon épaule droite. )
« Sérieusement, on ne peut pas ne pas partir une conversation avec les petits regards qu’on a eue, non? »
– Ha ha bla bla fluff fluff. Je ne me rappelle plus du tout ce que j’ai dit tant c’était de la bullshit. Je vais donc me limiter aux moments qui m’apparaissent importants. Ils ne seront pas dans l’ordre…Allez, ma mémoire, ne flanche pas!
En parlant de quelqu’un chose qui avait rapport à l’importance des débuts et des fins dans la vie : « Ouais, c’est comme Histoire de Jouets. On se souvient du 1 et du 3, mais je te mets au défi de juste me résumer le 2! » Fou rire mutuel.
Kino : Au bout de 5-10 minutes, je me rapproche, lui mets la main sur le dos, ne sens pas de résistance. Yes!
Sur la littérature : Je lui dis que j’aimerais être auteur (avec intérêt, cf. savoir assumer ses passions, conférence du début de soirée), et lui demande quels ingrédients sont nécessaires à un bon roman. Réponse : Le SEXE.
… (je fige deux secondes tellement son intérêt vers moi est puissant…)
Je la relance sur Kundera ; elle a lu l’Insoutenable légèreté de l’être, je dis : « Il vient pas mal au premier rang dans mon top 1 ». Elle : « Ouais, c’est génial.» Moi : « Ce qui est cool avec toi, c’est que tu as le don de répondre les bonnes réponses quand moi j’ai don de poser les bonnes questions. » Clin d’œil.
On jase de son métier, de la mode (elle y travaille), des apparts, je prends ses mains, on les examine, on les analyse, elle prend les miens, on parle d’ongles, on bifurque de sujet, mais on garde nos mains liées. Encore plus de touché. Elle me dit : Moi, c’est le nez. Je lui caresse. Nous sourions.
Mes amis s’en vont, question de me laisser la voie libre. Son amie lui dit : il n’y a pas de problème, tu peux faire ce que tu veux. Moi : « Ah, ça c’est une bonne nouvelle, ça veut dire que je suis pas trop laid pour tes amies! » Rires.
Je lui demande si elle veut aller dehors. Elle demande pourquoi on devrait aller dehors. Je réponds parce que c’est plus intime si on est les deux dehors. Elle me suit. On se regarde dans les yeux. Sourires. On s’embrasse.
On parle de nos moyens pour s’en revenir chez nous, de nos horaires respectifs. Je me lève le lendemain à 5h45, il est 2h20. Hourra! Je me dis qu’on n’a pas l’occasion de baiser assez souvent pour en manquer une. On prend un taxi. On s’embrasse dedans. Elle a 28 ans. Le chauffeur de taxi ignore tout de la génération X qu’il confond avec les Baby-boomers. On entre dans l’appartement, elle le complimente. Les vêtements soudain sont étrangement légers. L’irrésistible attrait du lit.
Affaire conclut.
Bel alignement d’astres. J’ai 19, elle en a 28, je marque mes premiers points cougars 🙂